Vous êtes ici : Accueil Tradition De la défaite à la revanche La Madelon

La Madelon

 

La Madelon

L'Alsace attend - Jean-Jacques HENNER

I

Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
"Aux Tourlourous"[1] c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour

Refrain

Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !

II

Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit "veux-tu finir..."
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.

III

Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin

Auteur : Louis Bousquet en 1914

Compositeur : Camille Robert

Origines : Ce chant doit surtout son succès au théâtre aux armées où le célèbre chanteur Bach l'interprétera devant des poilus en permission.
[1] : Le chant était interprété à l'origine par des comiques troupiers, très prisés durant la Première Guerre mondiale, les tourlourous. Dans d'autres versions Aux Tourlourous est remplacé par Au vrai Poilu